5.1 pages 139 à 148 : "C'est dans le hara que vous vous trouverez vous-même mais c'est dans le coeur que vous trouverez Dieu".
"Avant de dépasser l'égo, il faut d'abord un égo en bonne santé."
Le maître d'A. Desjardins disait : "vous ne pouvez pas bondir de l'anormal au supranormal". "Il existe [...] un chemin préparatoire qui vous conduira à une certaine force de caractère mais qui tout naturellement se poursuit et vous permet ensuite de dépasser le sens du moi séparé et limité."
5.2 pages 148 à 159 : Le hara, entre le haut du pubis et nombril, le centre de gravité de l'homme. (Cf. le hara, centre vital de l'homme de Dürckheim). La concentration dans le hara peut vous permettre de gagner une force précieuse pour la vie ordinaire, sans que ce soit un empêchement pour ensuite dépasser l'égo. C'est le point d'appui corporel idéal.
" Dans ce centre vital, il n’y a pas de pensées inutiles, il n’y a pas ce fatras de l’intellect et du mental coupés de la vie; il n’y a pas non plus ces émotions infantiles par lesquelles vous vous laissez si vite emporter. Vous y trouverez au contraire une puissance stable qui vous dépasse tout en étant vôtre et qui se révèle facilement canalisable pour ne pas cristalliser l’ego sur lui-même. Elle ne vous conduira pas dans l’impasse d’une force de caractère et d’une résistance aux chocs qui soient en même temps une prison."
5.3 pages 159 à 168 : "Certes, nous pouvons découvrir aussi en nous une énergie fine que l’on sent même monter le long de la colonne vertébrale et qui donc s’élève comme la flamme d’un feu ou la fumée d’un bâton d’encens. Mais d’autres courants d’énergie doivent se diriger naturellement vers le bas. Tous les enseignements ésotériques décrivent l’homme vertical qui unit en lui le Ciel et la Terre. Avec une certaine pratique, vous pourrez découvrir en vous deux courants d’énergie. Une énergie qu’on peut appeler, au sens hindou du terme, grossière, non raffinée, et pourtant bien précieuse. Cette énergie descend, ce qui produit un dégagement de la tête – et nous avons, comme on dit, la tête légère – ainsi qu’un dégagement du haut du corps – et nous avons le coeur léger."
"Grâce au hara, vous êtes devenu normal et vous pouvez progresser sur la voie qui conduit au supra-normal, un niveau d’être que le mental ne peut pas se représenter, qui n’a rien à voir avec l’expérience habituelle du bonheur, du malheur, des conditions heureuses, des conditions malheureuses : la réalisation du Soi suprême (atman) qui se découvre dans le coeur."
6. LITANIES POUR UN RETOUR À SOI-MÊME :
pages 171 à 215 [Difficile à résumer ce sixième chapitre, alors ci-dessous des extraits qui me semblent importants pour ma pratique de la méditation.]
6.1 : pages 171 à 179 : Posture de méditation : stable et agréable, que l'on puisse conserver au moins une demi-heure. Assis, mais comment ? : sur un siège, à genoux - avec ou sans tabouret, sur le sol - avec ou sans coussin. Importance "de sentir la solidité à la base et la flexibilité à partir du niveau de la ceinture." Privilégiez une bascule du bassin qui dégage l'anus, et qui permet en se redressant d'avoir le dos droit"
Salutation, prosternation puis consciemment atteindre la verticale du haut du corps. Une verticalité fondamentale.
Bien placer sa nuque, en rentrant un peu le menton. "Poussez le sol avec les genoux, poussez le ciel avec la tête. La position des mains. Autant que possible méditez les yeux légèrement entrouverts.
Une fois la posture trouvée on passe au relâchement, à la détente musculaire profonde.
Il ne s'agit pas non plus de se transformer en statue mais de rester vivant.
Prendre appui sur la respiration naturelle. Reflet dans la plus ou moisn grande imperfection de notre posture de notre attitude fondamentale dans l'existence.
6.2 : pages 179 à 184 : La méditation est plus qu'une technique de relaxation et de réunification. Commencez toujours une méditation "avec le sens très vif du sacré". "Point capital : plus de pensées : être seulement être et ressentir". "Retournez à l'extrême simplicité, redevenez pareil à un petit enfant". "Retrouvez la pureté et la simplicité de la respiration".
"Il n'y a pas de méditation juste sans ce renoncement à la mauvaise opinion que nous avons de nous-même". "Aucune vague en tant que vague ne peut devenir l'océan. Je peux seulement réaliser, découvrir cet océan, cet esprit immense, vaste, infini, en lequel j'ai l'être." "Lâchez-prise, laissez-vous tomber dans le vide en vous-même, et la vague ne peut tomber que dans l'océan."
"Si vous voulez que la vie infinie se révèle en vous, quittez vos limitations : seulement ressentir, sans impatience. L’espérance, la foi, la confiance ne sont pas l’impatience. Moins vous êtes tendu vers la réussite, plus la réalité se révèle. Je lâche, je me lâche, tout en demeurant vigilant. Et un jour, vous retrouverez en vous cette pureté, cette spontanéité du petit enfant, car elle est là, intacte, éternellement intacte, éternellement renouvelée à chaque respiration, et au-delà même de la respiration."
6.3 : pages 184 à 188 : "Cherchez une conscience totale de vous, de toute votre présence." Ressentir consciemment sans vous confondre avec ce que vous ressentez [Position de témoin] Prendre conscience successivement de tous les niveaux de fonctionnement (koshas/couches) : physique, physiologique, psychologique, logique, et la plus subtile : la paix qui accompagne la vision neutre. "Souvenez-vous toujours : ce qui est vu à tous ces niveaux est changeant, ce qui voit ne change pas. Ce qui est vu, ce sont toutes nos identifications possibles. Ce qui voit, c’est notre véritable identité, l’aube du Soi."
Prendre appui pour cette prise de conscience de l'être sur le corps physique : sensation du corps et enracinement dans le bassin, [être respiration]. "La méditation peut aussi bien être une recherche d’être – je suis – et une recherche de ne plus être, de s’effacer complètement."
Ressentir la respiration, se laisser porter par le flux et reflux en prenant conscience que c'est "la Vie universelle qui respire en vous". "Que l’idée du témoin neutre ne vous fasse pas prendre de recul par rapport à la respiration. Vous êtes la respiration."
"Mais si des idées viennent, ne soyez pas déçu, ne vous divisez pas, ne refusez pas. Revenez tranquillement à la conscience de cette respiration. Essayez de n’avoir plus d’autre référence que le va-et-vient de la respiration elle-même."
6.4 : pages 188 à 191 : "La posture n’est pas seulement physique. Toute attitude, toujours, est à la fois physique, émotionnelle, mentale."
"Je suis stable, bien assis, j’ose être là, prendre ma place dans l’espace. J’ai le droit d’être ici et maintenant." "J’abandonne les pensées et je m’installe de plus en plus dans ce bassin et ce bas-ventre que nous connaissons sous le nom de « hara ». Je laisse le haut se vider, le bas se remplir. L’énergie lourde a tendance à revenir vers le haut, donc vous retournez dans la tête et les pensées."
"Cet abaissement intérieur est votre première démarche, votre premier lâcher-prise, l’abandon des revendications, des tensions, des peurs. Descendez avec confiance dans vos propres entrailles et poussez un peu, durcissez un peu la paroi abdominale basse."
"Lorsque vous avez approfondi la conscience de votre enracinement, revenez à celle de votre verticalité."
[Du sacrum et organes sexuels au sommet du crâne]."
Vous ne pouvez pas vous couper en deux : un niveau intellectuel noble ou spirituel, et un niveau animal que vous mépriseriez. Dans cette pratique, toute l’habileté intérieure consiste à sans cesse laisser l’énergie lourde descendre, à s’installer toujours plus confortablement dans son bassin et son hara et à être en même temps conscient de cette énergie fine qui s’élève en nous jusqu’au sommet du crâne. C’est ce que les enseignements anciens appellent « unir en nous le Ciel et la Terre ». Et celui qui renie la Terre n’atteindra jamais le Ciel."
"Il nous est dit que, à l’inspiration, nous inspirons aussi une énergie, le prana, que les Japonais appellent le ki, dans laquelle nous baignons mais que nous ne savons pas recevoir consciemment." "Et nous inspirons une troisième nourriture, encore plus fine, dont les langages symboliques disent qu’elle vient directement du ciel, qui est une nourriture pour le « corps causal » (karana sharir ou anandamaya kosha), la part la plus spiritualisée de nous, celle qui n’est que Paix, Béatitude et Amour."
"Alors vous sentez qu’il doit y avoir dans la vie un tout autre niveau de qualité. L’inspiration nourrit ces trois niveaux en nous, matériel avec l’oxygène, subtil avec une matérialité beaucoup plus fine, le prana, et un niveau encore plus subtil que nous décrivons comme satchidananda, Être, Conscience, Béatitude. Nous ne sommes parfaitement humains que si nous fonctionnons harmonieusement à tous ces niveaux.
Ceux-ci sont reliés et si vous êtes mal situé physiquement, vous êtes mal situé psychiquement et mal situé spirituellement."
La posture juste, stabilité, verticalité, détente, est celle qui vous permet de ressentir ces réalités plus fines, la libre circulation de l’énergie lourde et de l’énergie raffinée et le lien entre la force de vie, l’énergie sexuelle, l’ouverture du coeur et la limpidité de l’esprit.
6.5 : pages 191 à 194 : "Le désengagement intérieur est bien moins impossible qu’on le croit. A l’intérieur de cette immensité, une pensée se présente et vous la reconnaissez comme une pensée qui passe, vous considérez une émotion en tant qu’émotion, une sensation en tant que sensation. Vous ne les refusez pas, vous ne vous y intéressez pas spécialement, vous laissez passer."
"Toute l’existence paraît se dérouler par votre relation avec l’extérieur."
"Mais en vérité toute votre existence se déroule à l’intérieur de votre esprit, sous la forme de pensées, d’émotions, de sensations, de perceptions et d’idées. Par nature notre esprit n’a pas une forme plutôt qu’une autre. Par nature notre esprit prend toutes ces formes minute après minute, parce qu’il n’en a aucune." "
Ce qui vous coupe de votre réalité profonde c’est, instant après instant, l’identification. Vous n’êtes plus que cette idée rose ou noire, que cette émotion heureuse ou triste, que cette sensation agréable ou désagréable, et vous oubliez cette nature vide et infinie de la conscience elle-même.
Débrayez du monde des formes. Si une forme se présente, vous la laissez passer sans perdre la conscience du substrat illimité de l’esprit, comme si vous pouviez voir un oiseau passer dans le ciel en étant très conscient du ciel lui-même, et non pas toute votre attention centrée sur cet oiseau avec une appréciation qualitative suivant que vous trouvez celui-ci affreux ou ravissant." "Essayez de vous situer en deça – pas au-delà – des paires d’opposés, ni pour ni contre, ni attraction ni répulsion. Juste : je suis vivant. Votre vraie nature n’est pas impliquée dans le jeu de l’attraction et de la répulsion.
Bien entendu cette démarche s’accompagne d’une totale détente."
"Et ne considérez pas que chercher cet esprit vaste, vide, et cette vie sans conflits, est un accomplissement yogique merveilleux mais totalement inaccessible pour vous.
Tentez-le et, à partir de cette tentative, vous comprendrez comment vous pouvez peu à peu diminuer la force d’identification à vos pensées, vos désirs, vos peurs, diminuer la force d’absorption qui vous happe, vous exile de cette vraie nature à l’intérieur de laquelle les formes de conscience se succèdent."
6.6 : pages 194 à 200 : "Cette conscience de soi est l’inévitable chemin de la conscience du Soi."
"Ne pensez pas « Je suis », ressentez-le. Chercher la conscience à sa source ne peut pas être une pensée, mais un vécu total."
"Et pour sentir notre propre force qui ne dépend plus de l’extérieur, le réel point d’appui, il est dans l’enracinement, la descente du centre de gravité de notre être dans le bassin et le bas-ventre. Sentez bien votre assise, vos fesses sur votre coussin, vos genoux sur le sol.
Sentez aussi votre verticalité depuis le sacrum jusqu’au sommet de la tête. Ne rentrez pas le ventre à l’expiration, contrairement à certains exercices de yoga. Installez-vous de plus en plus dans votre bassin à chaque expiration, avec la stabilité d’une pyramide."
"Mais vous n’êtes pas des blocs de pierre, vous êtes vivants." "
Représentez-vous tout le haut de votre être comme flexible physiquement et psychologiquement, adaptable au courant de l’existence, à la variété des situations, un arbre qui a des racines et peut facilement fléchir dans le vent et, parce qu’il s’adapte au vent au lieu de résister, il ne rompt pas. "Comme un être enraciné mais vivant, donc souple, donc flexible, sans rigidité."
"Approfondissez la sensation du bassin et prenez bien conscience des trois centres d’énergie qui s’y trouvent associés [ : ] le sacrum [ , ] les organes génitaux [ , ]
le hara."
"Surtout ne reniez pas cette force naturelle, et à partir de cette force animale dans le bassin, la vie dite spirituelle, les sentiments les plus divins peuvent se développer."
"Si vous ne perdez pas contact avec l’enracinement à la base, la peur, donc la nécessité de protection au niveau du coeur se dissipe et vous pouvez vous ouvrir sans résister."
"Une énergie beaucoup plus fine peut nourrir votre tête.
"
"Si vous pouvez retrouver avec confiance vos propres entrailles, vous retrouvez la vie en vous, indépendante de ce surmoi rigide qui vous étouffe et vous tyrannise."
"Quand vous êtes perturbé, vous pouvez être très aidé, pour revenir à la paix en vous-même, en disant oui de tout votre être à votre propre respiration. Oui à l’expiration, oui à l’inspiration et, par là même, vous êtes immédiatement aidé à dépasser le monde de l’attraction et de la répulsion."
"Par la respiration consciente, vous pouvez imprégner de ce oui, du AUM sanscrit, toutes les parts de votre être et toutes vos fonctions et, par là même, réconcilier la tête, le coeur, le corps, le sexe."
6.7 : pages 200 à 209 :
6.8 : pages 209 à 215 :