Arnaud Desjardins : Approches de la méditation
(Editions de La Table Ronde - Paris, 1989)
Extraits et résumés
DEUXIEME PARTIE : TETE, CORPS ET COEUR
Chapitre 4 : La conscience du corps
[4.6. : pages 130 à 133]
(Page 130)
[...]
(Page 131)
[...]
[Une des deux pratiques] à laquelle vous pouvez vous exercer et qui sera à votre disposition aussi bien en méditation que dans le courant de l'existence [:] [...] un relâchement lent qui demande de la patience. Votre attention demeure plusieurs minutes dans chaque région du corps.
Alors vient la possibilité de sentir qu'avec le relâchement il y a comme un poids dans la tête qui tombe, qui descend.
(Page 132)
Puis les épaules se dégagent. Vous vivez de l'intérieur qu'un mouvement d'énergie lourde s'accomplit vers le bas et un autre mouvement d'énergie fine s'élève en sens inverse.
Laissez descendre tout ce qui peut tomber et vous prendrez conscience d'une énergie fine, légère, qui s'élève depuis la base. ne vous occupez pas de savoir si c'est la kundalini. Occupez-vous de ce que vous ressentez.
Ces exercices peuvent être poussés plus loin. Quand vous commencez à percevoir une sensation très nette de tout le dos, vous-êtes situés à l'arrière de vous-même, axés dans la colonne vértébrale et la nuque.
Votre visage est devant-vous, presque comme si vous portiez un masque, votre cage thoracique est devant vous, tout votre organisme est en avant et vous êtes situés dans votre dos.
Etablis dans cet axe, vous pouvez sentir comme si un fil attaché au sommet de votre crâne vous tirait vers le ciel. Le commencement de toutes ces pratiques, c'est de découvrir ce relâchement patient dans l'immobilité totale. Exercez-vous.
Cette ascèse immobile vous prépare à une nouvelle compréhension du mouvement. La tête prend la décision de faire un mouvement. Ensuite ce n'est pas elle qui peut diriger ce mouvement mais une autre intelligence, un autre cerveau comme disait Gurdjieff, le cerveau moteur.
La tête décide "je vais me baisser le plus bas possible" et elle demande au corps d'éxécuter cette décision. Ensuite la tête n'a plus à intervenir parce qu'elle voudra forcer l'extension sans comprendre la loi du corps. C'est à l'intelligence de ce corps de prendre le relais et de donner l'impulsion motrice. [...]
Peu à peu l'origine du mouvement va changer pour vous. Pour trop d'entre vous, Occidentaux, c'est le centre intellectuel, la tête, qui dirige tout et il vous manque la conscience de ce cerveau du corps. En fait vous découvrirez peu à peu d'où vient l'impulsion et vous découvrirez que le centre de l'immobilité c'est le hara, le bas-ventre, tandis que le centre du mouvement, lui, est situé dans la base du dos, dans le sacrum.
(Page 133)
A partir de là peuvent s'accomplir tous les mouvements. [...]
Résumé et extraits d'Approches de la méditation d' Arnaud Desjardins .- Editions de La Table Ronde, Paris, 1989.
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