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"Tu es Cela - Plus proche que proche - Déjà là"

Goûter l’évanescence des pensées - David DUBOIS

Source : David DUBOIS – 60 expériences de vie intérieure – Editions Almora, Paris, 2017. Pages 25 à 26.

« La méditation ne consiste pas à faire le vide dans sa tête, mais à être libre dans sa tête.

Il est vrai que cela passe par le vide. Le vide, c’est l’absence de pensée. Nous pouvons, dans une certaine mesure, faire taire nos pensées. Mais il y a dans cette tension quelque chose d’artificiel, de forcé. Il y a comme une anxiété. Or l’anxiété est une douleur. Du coup, la méditation devient pour nous une pratique que nous fuyons, car naturellement nous fuyons la douleur et cherchons le bien-être.

Mais il y a un point que nous omettons : chaque pensée disparaît. Les pires comme les meilleures. De même pour les émotions, les sensations et les images. Au lieu de supprimer délibérément chaque pensée, contemplons sa disparition, comme le son d’un avion qui passe dans le ciel.

Pour cela, nous pouvons nous asseoir ou nous allonger et fermer ou non les yeux. Puis nous observons un moment les pensées qui vont et viennent. Elles apparaissent à profusion. Peut-être plus qu’avant, car il est vrai que nous n’y portions aucune attention auparavant. Nous réalisons soudain le vacarme intérieur.

Puis nous écoutons une pensée, nous l’observons avec ouverture et bienveillance. Non en nous intéressant à son contenu ou à sa signification, mais comme nous écouterions un son neutre, une cloche par exemple. Nous l’écoutons s’amenuiser dans le silence.

Alors cette pensée, au lieu d’interrompre notre paix, notre silence, sera le guide qui nous ramène au silence. Comme le son d’une cloche. Et, tout naturellement, les pensées vont ralentir. Laissez-vous fasciner par cette lente disparition du son intérieur dans le silence intérieur. Notez qu’il devient de plus en plus difficile, et de moins en moins nécessaire, de trouver une limite entre le « son » de la pensée et le silence de l’absence de pensée.

Laissez-vous aller à savourer ce silence. Baignez-vous en lui, laissez-le vous imbiber, vous apaiser. Ce bain de silence intérieur est un délice unique.

Vous remarquerez que vous pensez moins, mais mieux. Vous agirez moins. Les actes semblent surgir de ce silence comme les lapins hors du chapeau du magicien. Et même quand les circonstances requièrent un acte plus réfléchi, la pensée surgit comme une vague au sein de cet océan de paix avec lequel vous faites corps.

Mais que faire si au lieu de lentes pensées qui s’estompent lentement, l’on est submergé par un torrent de pensées ininterrompues ? On peut déjà se calmer. En respirant profondément. Prendre simplement conscience de ce flot a déjà le pouvoir de l’apaiser.

Mais surtout, remarquez que les pensées disparaissent. Quelle que soit leur vitesse, elles apparaissent et disparaissent. Presque simultanément, comme des dessins tracés sur l’eau. Sans effort ni intervention de votre part. Spontanément.

Les pensées au lieu d’être vécues comme une agression ou une menace, sont alors reconnues comme une détente. Le surgissement d’une pensée est souvent vécu comme une contraction, un choc émotionnel plus ou moins fort, une injonction de porter attention, et donc un stress, une fatigue.

Mais si l’on voit que la pensée disparait presque aussitôt, d’elle-même, on se détend dans cette disparition. Finalement on voit clairement que la disparition de la pensée est déjà présente dans son apparition, comme les deux plateaux d’une balance.

Quel soulagement ! C’est l’éveil qui ne fait qu’un avec le mouvement des pensées. Quelle joie ! »

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