"Tu es Cela - Plus proche que proche - Déjà là"
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[...] M : "N'est-il pas important pour vous de savoir si vous n'êtes qu'un simple corps ou quelque chose d'autre ? Ou peut-être rien du tout ? Ne voyez-vous pas que tous vos problèmes sont ceux de votre corps : nourriture, vêtements, maisons, amis, nom, réputation, sécurité, survie, tout cela perd son sens quand vous réalisez que vous pouvez ne pas être qu'un simple corps."
Q: "Quel bénéfice tirerai-je de savoir que je ne suis pas ce corps ?"
M: " Même dire que vous n'êtes pas le corps n'est pas tout à fait vrai. D'une certaine manière vous êtes tous les corps, les cœurs, les esprits, et bien plus encore. Plongez profondément dans la sensation "je suis" et vous trouverez.
[...] La sensation d'être, du "je suis" est la première à émerger. Demandez-vous d'où elle vient, ou contentez-vous de la contempler avec calme. Lorsque le mental se fixe, immobile, sur "je suis" vous entrez dans un état que vous ne pouvez exprimer mais que vous pouvez expérimenter.
Tout ce que vous avez à faire, c'est d'essayer sans relâche.
Après tout, cette sensation "je suis" vous est toujours présente, mais vous y avez greffé toutes sortes de choses : corps, sentiments, pensées, opinions, possessions intérieures ou extérieures, etc. A cause d'elles, vous vous prenez pour ce que vous n'êtes pas."
Q: "Mais alors que suis-je ?"
M: "Il vous suffit de savoir ce que vous n'êtes pas. Vous n'avez pas besoin de savoir ce que vous êtes. Car tant que connaissance signifie description en fonction de ce qui est déjà connu, perceptions ou concepts, il ne peut y avoir connaissance de soi, car ce que vous êtes ne peut être décrit que comme une négation de tout. Tout ce que vous pouvez dire c'est "Je ne suis pas ceci, je ne suis pas cela.", vous ne pouvez raisonnablement dire : "Voilà ce que je suis". Cela n'a tout simplement aucun sens. Ce que vous pouvez désigner par "ceci" ou "cela" ne peut pas être vous. Pas plus que vous ne pouvez être "quelque chose" d'autre. Vous n'êtes rien d'imaginable. Cependant sans vous, il ne peut y avoir ni perception, ni imagination. Vous observez votre cœur sentir, votre mental penser, votre corps agir ; le fait même de percevoir montre que vous n'êtes pas ce que vous percevez. Peut-il y avoir expérience ou perception sans vous ? Une expérience doit "appartenir à". Quelqu'un doit venir la réclamer comme sienne. Sans l'expérimentateur l'expérience n'a pas de réalité. C'est l'expérimentateur qui donne sa réalité à l'expérience. De quelle valeur serait pour vous une expérience que vous ne pourriez pas avoir ?