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"Tu es Cela - Plus proche que proche - Déjà là"

Cosmic Dancer - Le danseur cosmique - TRex - Nataraja

cosmic dancer - nataraja

cosmic dancer - nataraja

Shiva accomplit la danse cosmique de la destruction et de la création de l’univers.

Pour les hindous, la danse est plus ancienne que le monde lui-même car c’est précisément en dansant sur le mont Kailasa que Shiva créa le cosmos et notre Âge, en prenant cette posture au moment de la création.
La danse cosmique symbolise le renouvellement périodique du monde, en un rythme infini de dissolutions et de naissances. Le cosmos est figuré par le cercle qui contient la divinité. Shiva est la source de tout mouvement dans le cosmos. 


- La main postérieure gauche montre la fin du monde par les flammes, c'est également le feu purificateur, symbole de transformation
- La main postérieure droite tient le tambour (damaru) qui émet le son "primordial" qui préfigure le monde purifié
- La main antérieure droite invite à la non-crainte en tournant sa paume vers les fidèles,
- Le pied droit : Shiva foule l’ignorance représentée par le démon de l'ignorance et du mal, Muyalaka, et l’empêche ainsi de progresser,
- La jambe gauche qui se lève suggère la libération et le salut de l’âme une fois l’ignorance vaincue.

-Les mèches de la chevelure, qui se dénouent sous la vigueur du mouvement de la danse, symbolisent le grand fleuve Gange.

Shiva est ici Parameshvara, l'Âme primordiale, la troisième des trois perfections qu'incarne Shiva : le Suprême Mahadeva, Shiva-Shakti, Père-Mère de l'univers. Incarnant cette perfection, Shiva est alors une personne divine, à la fois Père-Mère, dotée d'un corps complet, qui agit, veut, bénit, apparaît, guide, crée, protège, réabsorbe en détruisant, obscurcit ou illumine... et danse. En témoignent les boucles d'oreille différentes de sa forme Nataraja : à son oreille droite, un pendant masculin, à la gauche, un pendant féminin, ce qui implique que sous la manifestation masculine, c'est en fait Shiva-Ardhanarishvara qui danse.

La danse Tandava de Shiva exprime en un cycle perpétuel ses 5 pouvoirs :

1) srishti , le pouvoir de création et d'émanation, symbolisé par le tambourin (damaru) sur lequel sa main droite frappe rythmiquement le Paranada, le Son Primordial qui a mis en branle les rythmes et les cycles de l'univers manifesté;

2) sthiti , le pouvoir de préservation, symbolisé par sa main droite inférieure qui fait le geste de bénédiction (abhaya mudra), signifiant « Ne crains rien, Je te protège »;

3) samhara, le pouvoir de destruction par dissolution et absorption, symbolisé par la flamme dans sa main gauche supérieure qu'il tient en ardhachandra mudra, geste de la demilune;

4) tirobhava, pouvoir d'occultation et d'obscuration, qui est en soi une grâce qui – tout en nous voilant la Vérité – nous permet de connaître les champs de l'expérience, du développement spirituel et finalement de réaliser notre destinée, symbolisée par son pied droit qui piétine la personnification de l'ignorance (avidya);

5) anugraha, le pouvoir de révélation, qui est également une grâce par laquelle Il nous accorde connaissance et libération, symbolisée par son pied gauche relevé, vers lequel s'abaisse sa main gauche, qu'il tient en gajahasta mudra, geste de la trompe d'éléphant, qui est une invite à l'approche.

Ces 5 pouvoirs, considérés en tant qu'activités cosmiques, sont personnalisés par Brahma, Vishnu, Rudra, Maheshvara et Sadashiva, respectivement – correspondant à Sadyojata (création), Vamadeva (préservation), Aghora (réabsorption), TatPurusha (obscuration) et Ishana (révélation).

Voici donc Nataraja, le roi de la danse, alias Natesha, le roi des danseurs, qui fait vibrer le pouvoir (Shakti), l'énergie (Prana) et la vie-même de tout ce qui existe.

Il revient au moment initial de la création, il est redevenu l'Être suprême lançant la Manifestation universelle. Car la danse de Natesha est la danse du cosmos tout entier, le mouvement et la pulsation rythmique qui soutiennent toute existence manifestée. Et tout ce qui existe, entité consciente ou objet non conscient, est happé dans le tourbillon de sa danse. La danse est alors expression physique de la spiritualité et parvient à ce prodige d'unification, de retour à l'unité fondamentale. Car la danse agit comme dynamisme unificateur du créé et du Créateur, et l'âme se révèle dans son identité à la Divinité.

Mais au centre de ce tourbillon extatique, se tient l'immense fixité d'où tout pulse et vers où tout rebondit après avoir traversé l'espace du manifesté (et c'est peut-être là l'évocation la plus puissante et la plus mystérieuse qu'engendre en notre esprit cette auréole enflammée qui entoure le dieu). Nataraja est la fixité et le dynamisme intimement soudés l'un à l'autre. La fixité évoque cette paix surnaturelle et cet équilibre bienheureux qui se dissimule à la racine-même de notre conscience, ce que nous appelons notre centre intérieur, notre Soi. Le dynamisme, à l'image de sa chevelure volant en toutes directions, exprime l'essence de ces forces et énergies qui constituent notre univers, dont les expressions sont souvent d'une fureur insoutenable, d'une violence féroce et cataclysmique.

L'icône de Nataraja cumule les symboles suivants :

1) La main droite supérieure tient un tambourin (damaru) par un geste spécial nommé “prise du damaru” et frappe le son rythmé qui met en branle la création. Le tambourin, en forme de sablier, ou de deux triangles en sens opposés joints par leurs sommets, symbolise également l'interpénétration universelle des principes féminin et masculin, dont la séparation causerait (et causera) la dissolution universelle (pralaya).

2) La main gauche supérieure tient la flamme primordiale, Agni, qui est également celle qui allume la destruction finale.

3) Ainsi, les mains présentent des symboles opposés (création, destruction) et complémentaires, qui alternent en permanence et dont nous devons saisir la nécessaire interdépendance, chaque vague de vie se retirant pour laisser place à la suivante.

4) La main droite inférieure fait le geste de protection (abhaya mudra) face au mal et à l'ignorance.

5) Le bras gauche inférieure fait le geste de la trompe d'éléphant, la main étirée vers le pied gauche, la jambe gauche étant élevée au maximum, tout en conservant l'équilibre de la posture. La main-trompe “aspire” et fait s'élever plus haut l'énergie libératrice dégagée par la jambe qui s'envole en dansant.

6) Le nain sur lequel danse le dieu est le démon Apasmara, personnification de l'ignorance, l'inertie et la passivité (Tamas) qui sont donc vaincues, mais restent présentes en tant qu'énergie sous-jacente à toute la manifestation (Maya) et semblent à la source du pouvoir dynamique du dieu dansant.

7) La longue chevelure du dieu, habituellement nouée en chignon, est libérée par la frénésie de la danse et les mèches, jaillissant en tous sens, frappent les corps célestes. Il y a là l'image d'un intense dynamisme communiqué au cosmos entier. Les mèches se divisent en deux ailes, de part et d'autre de la tête, symbolisant les ondes d'énergie subtile du plan mental supérieur, ainsi que les pouvoirs magiques développés par le dieu expert en Yoga (Siddhis).

8) Le Tandava est la danse qui accompagne la création et la destruction de l'univers, mais aussi les innombrables destruction des créatures durant un kalpa. C'est ainsi que le dieu la danse dans les enclos funéraires, partout où rôde la mort et les fantômes des décédés.

9) La jambe gauche s'élève en diagonale par dessus la jambe droite, et son pied se cambre vers l'espace environnant, donc hors du plan délimité par le cercle de flammes; certains y voient le symbole de la libération de la roue des naissances et des morts, ainsi que le retour à l'indifférencié (Avyakta) des énergies utilisées pour la manifestation (Prakriti).

10) Le cercle de flammes (prabhavali) qui entoure le danseur représente l'univers manifesté pour les uns, pour les autres ce sont les flammes qui allumeront le feu de la destruction cosmique.

11) Le lotus qui sert de piédestal au dieu représente l'univers tel que le ressent la conscience individuelle, enraciné dans le lotus du cœur.

12) Le serpent qui enlace sa taille représente la divine énergie vitale, la kundalini de Shakti (qui est aussi la parèdre de Shiva).

13) L'expression du visage est énigmatique: pour certains, elle est stoïcisme pur, la vertu par excellence de la neutralité par l'union des contraires. Exprimant la plénitude de la sérénité, ou de la félicité (Ananda), elle oppose un contraste absolu au tourbillon effréné du corps, comme au déploiement intense d'énergie qui en irradie. Elle symbolise l'immuable et éternelle essence de l'Un, mais aussi le Témoin impassible, qui demeure dans son isolement transcendant face à l'activité des trois mondes.

Pour d'autres, une légère ironie teinte le sourire du dieu, indiquant par là que le détachement absolu (Kaivalya) ne s'accomplit pas sans une connaissance parfaite des ruses de Maya, l'éternelle illusionniste.

Une tension extrême irradie l'être total de Shiva, résultant de l'union de ces formidables opposés que sont l'éternité et le temps, le visible et l'invisible, l'Un et le multiple.

D'autres détails concernent la parure du dieu, et semblent de signification secondaire, mais contribuent néanmoins à exprimer la totalité de l'essence divine de Shiva :

14) Sur son chignon, cinq symboles sont diversement disposés :

le croissant de lune (le second luminaire, qui contribue au maintien du monde terrestre et des créatures y vivant, et symbolisant donc le pouvoir de préservation de Shiva),

une tête de mort (représentant l'aspect destructeur du dieu et sa suzeraineté sur les lieux de crémation),

la déesse Gange sous forme de sirène (le Gange est censé prendre sa source dans la chevelure du dieu, manifestant ainsi sur terre la présence la profonde compassion du dieu pour les mortels),

un cobra qui s'enroule autour du chignon, lequel est encore surmonté d'une couronne de feuilles.

15) D'autres cobras ornent le dieu : l'un est enroulé autour de son bras droit inférieur, un autre autour de sa taille, autour de ses chevilles, plus celui qui pend à son cou comme une guirlande. Les capuchons de ces cobras sont ornés de gemmes, qui lancent des éclairs lumineux dans tous les sens, selon les mouvements du danseur, qui choisit de préférence l'heure du crépuscule, et au fur et à mesure que la nuit tombe, l'assemblée est éclairée par ces rayons lumineux de l'énergie divine (la Kundalini de Shakti) que manifestent tous ces cobras, ainsi que par le croissant de lune et les flammes entourant le dieu.

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